Arrière-go?t amer pour les fêtes de fin d’année

Cette fin d’année tout le monde l’attendait : certains pour recevoir des cadeaux, d’autres pour les vendre surtout. Après des mois et des mois teintés d’incertitudes politiques et sociales en tout genre et des indicateurs économiques en berne, les commer?ants, les restaurateurs, les h?teliers ne rêvaient que d’une chose : compenser la morosité de l’année 2011 par le dynamisme économique qui caractérise les deux semaines de No?l et du Nouvel An. Pari gagné à moitié. Même si les touristes et expatriés sont venus en nombre en cette saison de fêtes, ce ne sont que les grands h?tels et centres commerciaux de Beyrouth qui semblent en bénéficier, laissant à la tra?ne les petits commer?ants qui ont de plus en plus de mal à liquider leurs marchandises et qui affichent déjà des soldes sur les vitrines des magasins.

Taking the Fifth. L’année 2011 a été catastrophique pour les h?tels qui ont affiché une perte moyenne de 35 % de leurs revenus sur un an ?, indique le président du syndicat des h?teliers, Pierre Achkar. Chez les commer?ants, les chiffres sont pratiquement les mêmes, sur les sept premiers mois de l’année, les recettes étaient de 30 % inférieures à celles de 2010. ? C’est une moyenne bien entendu. Mieux vaut être une grande entreprise qui commercialise des produits de première nécessité à Beyrouth qu’un petit commerce en dehors de la capitale, vendant des produits de luxe ?, explique le président de l’Association des commer?ants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas.

La faute tout d’abord à la situation politique interne. ? La corrélation est très forte entre la stabilité politique et la croissance du pays ?, explique M. Chammas. ? En début d’année, le vide institutionnel causé par l’absence de gouvernement et l’incertitude liée à l’expiration du mandat du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a plombé l’activité économique ?, ajoute-il.De plus, le mois d’ao?t, qui est supposé être le mois des vacances et de l’affluence des touristes, a été, cette année, celui du ramadan et a attiré 20 % de moins de touristes que l’année dernière et 30 % de moins que la précédente.